Virginie Tisserant, à la croisée de la recherche, de l’entrepreneuriat et de la communication
Quel est le point commun entre l’histoire politique et la communication de marque ? Cette semaine, Okay Doc interroge Virginie Tisserant, docteure en histoire politique, chercheuse, entrepreneure, communicante et conférencière, qui partage ses réflexions sur la manière dont ces différents domaines se rejoignent dans sa carrière. Elle est passionnée par les questions d’intelligence économique, qu’il s’agisse de relations internationales, de souveraineté nationale et d’attractivité locale.
Vous avez de l’expérience à la fois en recherche, en entrepreneuriat et en communication. Comment combinez-vous ces différents aspects dans votre travail quotidien ?
Virginie Tisserant : Je combine ces différents aspects par une actualisation quotidienne de mes sujets, une confrontation des différentes théories et une ouverture à la transdisciplinarité. J’attache beaucoup d’importance à me faire comprendre de mon public et percevoir ce qui va lui parler, ce qui va faire sens pour lui en termes de références directes comme de système de pensée.
Pouvez-vous partager un projet de recherche dont vous êtes fière ?
Virginie Tisserant : Lorsque l’on est docteure en sciences humaines, l’on est déjà satisfait et « fière » d’avoir terminé sa thèse, car le doctorat est très long et très exigeant, encore plus en sciences humaines. Ensuite, je me rappelle de mon premier colloque international en 2012 en Équateur, à l’invitation de l’Alliance française de Quito. L’envie de faire de la recherche ne m’a jamais quitté même si j’ai commencé ma thèse plus tard. Cette année, j’ai participé à trois colloques internationaux, c’est une belle reconnaissance comme une valorisation importante de mes travaux de recherche.
Quels sont, selon vous, les principaux obstacles à une communication optimale entre la communauté scientifique et le grand public ?
Virginie Tisserant : Aujourd’hui, il est fortement à regretter que notre société a tendance à isoler les chercheurs, les considérant hors-sol ou comme des « sachants » trop théoriques. Le chercheur prend son temps, interroge, et n’a pas le même rapport au temps. Je dirais aussi que cette non-valorisation et ce non-respect du savoir provient des réseaux sociaux qui accélèrent la perception du temps, et les faits eux-mêmes autant qu’ils radicalisent leur intensité : mais celui qui crie le plus fort n’est pas forcément celui qui a raison.
Par ailleurs, vous êtes également conférencière. Quels sont vos formats d’intervention ? Sur quels sujets ?
Virginie Tisserant : En fonction du public, j’interviens sur des formats de conférence classique avec questions / réponses sur des thématiques d’actualité comme la fabrication du consensus en entreprise et dans l’espace public, les différentes crises nationales ou internationales que nous traversons… Ces interventions ont vocation à permettre d’analyser collectivement les mutations de la société et du temps ainsi que l’évolution de l’opinion publique. J’interviens également directement dans les entreprises avec des études de cas, des conseils pour améliorer les mécanismes de prise de décision, développer par exemple des outils de mobilisation collective, une stratégie d’influence ou décrypter les politiques publiques.
Comment adaptez-vous votre discours et votre approche en fonction du public visé ?
Virginie Tisserant : Grâce à mes compétences en communication. Si je m’adresse à un public en entreprise, je vais prendre le plus possible des exemples issus de leur cœur de métier et de leur secteur d’activité. Quand j’enseigne à des étudiants en alternance, j’essaie de les mobiliser en prenant des exemples tirés de leurs entreprises pour qu’ils m’évoquent leur propre vécu. Les notions théoriques sont ainsi mieux assimilées car tout de suite reliées à des exemples pratiques.
Enfin, quels conseils donneriez-vous aux jeunes docteurs qui aspirent à suivre un parcours diversifié comme le vôtre ?
Virginie Tisserant : Je leur conseillerais de voir la transdisciplinarité comme une force et une manière performante de comprendre la complexité du monde.
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