RSE, innovation et numérique, quelles solutions pour les entreprises ?

RSE, innovation et numérique, quelles solutions pour les entreprises ?

Interview de Ignacia Bénédicte AFFO, docteure en sciences de gestion et Consultante en Stratégie de l'innovation chez Myriagone Conseil au sujet de la RSE, l'innovation, le numérique...

Ignacia Bénédicte AFFO, docteure en sciences de gestion et Consultante en Stratégie de l’innovation chez Myriagone Conseil, partage ses solutions pour l’innovation, le numérique et la RSE pour les entreprises dans cette interview accordée à Okay Doc.

Elle présente son parcours professionnel et souligne l’importance d’une utilisation saine des réseaux sociaux numériques pour le bien-être au travail. Elle encourage les entreprises à intégrer la dimension humaine et éthique dans leur transformation numérique pour une RSE responsable. Enfin, elle donne des conseils aux doctorants et jeunes docteurs qui envisagent une carrière en dehors du monde académique.

Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel ?

Bénédicte AFFO : Après un MBA en Management des entreprises et une première expérience professionnelle au Bénin en GRH, je suis arrivée en France en 2012 pour un master Recherche, Études et conseil en Sciences de Gestion à l’IAE d’Aix-en-Provence. À l’issue de ce master, j’ai débuté ma thèse en 2013 au CERGAM, en spécialité Stratégie et Gestion des Ressources Humaines sur l’impact du numérique sur la gestion du stress au travail. J’ai soutenu ma thèse en 2017 après 4 ans.

Durant ces années, en parallèle de ma thèse, je suis intervenue dans plusieurs programmes de l’enseignement public et privé, en tant qu’enseignante vacataire et ATER en gestion ; notamment parce que je n’avais pas de financement. Après ma soutenance, j’ai effectué un léger pivot en m’intéressant davantage à des sujets d’entrepreneuriat et de stratégie, ce qui m’a conduite à entamer en 2019 un parcours postdoctoral avec la Chaire légitimité Entrepreneuriale en 2019.

C’est à la fin de ce post doctorat, où j’ai appris à naviguer entre le monde de la recherche et celui de l’entrepreneuriat que j’ai débuté le métier de consultante afin d’accompagner les entreprises et les entrepreneurs de manière plus concrète.

Comment avez-vous bifurqué dans le secteur privé à l’issue de votre doctorat ?

Bénédicte AFFO : J’ai toujours été intéressée par le métier de consultant et la résolution de problèmes ; c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je m’étais tournée vers un doctorat pour aller encore plus loin dans la compréhension des phénomènes. Mais pendant mon parcours, je me suis un peu éloignée de cet objectif initial en essayant d’intégrer un parcours plus « classique » d’enseignant-chercheur mais quelque part sur la route, cet objectif a ressurgi.

J’ai toujours été intéressée par le métier de consultant et la résolution de problèmes ; c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je m’étais tournée vers un doctorat pour aller encore plus loin dans la compréhension des phénomènes.

À la fin de mon post-doctorat, que j’ai réalisé avec l’entreprise Myriagone Conseil, la présidente m’a proposé de rejoindre son équipe en tant qu’ingénieure de recherche et consultante… et je n’ai pas hésité car c’était l’occasion de rejoindre une belle équipe et de réunir mes deux passions. Quand on est pris dans le système académique, on oublie souvent que d’autres possibles sont accessibles.

Vous avez publié dans l’ouvrage « RSE et Numérique – Une vision francophone » qui a été labellisé par la FNEGE dans la catégorie « Ouvrage de recherche collectif ». Pouvez-vous nous en dire plus sur cet ouvrage ?

Bénédicte AFFO : Cet ouvrage est né de la volonté de l’ADERSE de réunir plusieurs auteurs francophones sur le sujet de la RSE et du numérique, sujet très présent dans les discussions autour de la transformation du management et des pratiques managériales induites par les innovations numériques.  L’Aderse a mobilisé 33 chercheurs pluridisciplinaires pour une meilleure compréhension des mutations et des phénomènes qu’ils génèrent.

Dans votre chapitre sur la RSE, le numérique et la santé au travail, vous abordez le sujet des réseaux sociaux numériques et leur impact sur le bien-être au travail. Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets d’application possibles de ces recherches ?

Bénédicte AFFO : Notre chapitre, coécrit avec Olivier Roques qui a été mon directeur de thèse s’intéresse notamment aux enjeux du numérique dans la responsabilité sociale des entreprises vis-à-vis des parties prenantes.

Ce chapitre est issu de mes travaux de thèse publiés en 2017 sur les effets des réseaux sociaux numériques sur la santé au travail. Aux débuts de cette étude (2013), les dérives d’employés sur les réseaux sociaux numériques poussaient certaines organisations à interdire leur usage. Les résultats de mes recherches démontrent pourtant un lien bénéfique du Networking sur le bien-être de travailleurs ayant une faible sociabilité et que les réseaux sociaux numériques étaient un outil à fort potentiel pour les autres. Il existe également un intérêt indéniable pour une entreprise à utiliser les réseaux sociaux à des fins financières et à la gestion de son e-réputation.

Les résultats de mes recherches démontrent pourtant un lien bénéfique du Networking sur le bien-être de travailleurs ayant une faible sociabilité et que les réseaux sociaux numériques étaient un outil à fort potentiel pour les autres.

Par ailleurs, la marque commerciale de l’entreprise est souvent associée à une marque employeur, ce qui en fait un enjeu stratégique auprès des salariés. Ce chapitre plaide donc en faveur d’un usage sain et réglementé des réseaux sociaux numériques et d’une intégration accompagnée dans une stratégie socialement responsable au sein des entreprises. Les réseaux sociaux numériques, tout comme tout ce qui concerne le digital sont, avant tout des outils et doivent être appréhendés comme tels.

Ce chapitre plaide donc en faveur d’un usage sain et réglementé des réseaux sociaux numériques et d’une intégration accompagnée dans une stratégie socialement responsable au sein des entreprises.

D’autant plus que, depuis le Covid, les réseaux sociaux professionnels et outils tels que SLACK se sont largement démocratisés. Plus en détail, on apprend que pour 72% des cadres, le numérique facilite l’accès à l’information, tandis que les DRH/RRH sont 61% à le penser. Par ailleurs, 59% des RH et 51% des managers considèrent que le numérique facilite le travail collaboratif.

Selon vous, quels sont les défis auxquels les entreprises sont confrontées lorsqu’elles intègrent des initiatives de RSE qui possèdent une dimension numérique ?

Bénédicte AFFO : Au risque de résonner comme un disque rayé, je fais partie de ceux qui croient en l’urgence climatique.  Les entreprises ont un rôle important à jouer dans cette lutte et c’est là qu’est le principal défi. Au-delà même de simples initiatives, c’est toute la chaîne de production, de distribution et de promotion qui doivent être repensées et améliorées pour soutenir une consommation des ressources plus responsable. Malheureusement, entre ce qui est annoncé et ce qui est fait, le fossé est énorme.

Comment les entreprises peuvent-elles alors intégrer la dimension humaine et éthique dans leur transformation numérique pour une RSE responsable ?

Bénédicte AFFO : En optant pour des pratiques responsables, respectueuses de la réglementation, de l’environnement et surtout de la personne… et qui tiennent compte des objectifs stratégiques de l’entreprise. Les entreprises ont besoin de s’informer et d’être formées sur le comment faire pour… Tout doit rester cohérent, c’est la raison pour laquelle il est important de se faire accompagner par des spécialistes. Il ne suffit pas de mettre des babyfoots ou d’acheter des plantes vertes par simple mimétisme ; une vraie réflexion doit être initiée.

Tout doit rester cohérent, c’est la raison pour laquelle il est important de se faire accompagner par des spécialistes.

Quels conseils donneriez-vous aux doctorants et jeunes docteurs qui souhaitent mener une carrière professionnelle hors du champ académique ?

Bénédicte AFFO : Tout dépend du processus de prise de décision de chacun mais pour moi, il est primordial de commencer par s’informer sur toutes les voies possibles… et cela bien avant la fin de la thèse. Cette phase de collecte de données, pour faire le parallèle avec la recherche scientifique, va permettre de disposer de data pour faire le choix qui correspond le mieux aux objectifs personnels. Quand les objectifs sont clairement définis, il faut élaborer une stratégie pour et travailler dans ce sens, en faisant les bons choix mais aussi en mobilisant les bonnes ressources pour soutenir son projet.

Tout dépend du processus de prise de décision de chacun mais pour moi, il est primordial de commencer par s’informer sur toutes les voies possibles… et cela bien avant la fin de la thèse.

Aussi, Il est important de se renseigner sur tous les dispositifs en place pour les doctorants ou jeunes docteurs : aides financières, accompagnement du projet, CIR, etc. C’est un projet à part entière qui doit être pensé et structuré en étapes, en jalons et objectifs. En dehors du salariat, il y a des pistes intéressantes sur la création d’entreprises, notamment Deeptech ou JEI. Par ailleurs, préparer l’après thèse, permet également de sortir de l’isolement de la thèse. Avoir des retours d’expériences et des conseils pour la gestion de son projet, c’est de l’or.

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