Psychologie au travail : l’épanouissement à travers l’alignement des valeurs
Dans une société où les choix professionnels sont de plus en plus variés et complexes, l’épanouissement personnel au travail prend une place centrale. L’adage de Stephen R. Covey, « La vie est une mission, pas une carrière », résonne profondément dans le discours d’Emeric Lebreton.
Docteur en psychologie et cofondateur d’Orientaction, dédié à l’accompagnement des évolutions professionnelles, il souligne l’importance de trouver un métier en harmonie avec ses valeurs. Dans cette interview accordée à Okay Doc, il partage son expertise sur la manière dont la psychologie au travail peut guider les individus et notamment les chercheurs vers des choix de carrière épanouissants et alignés avec leurs aspirations.
Liste des questions
Vous êtes cofondateur d’Orientaction, dédié à l’accompagnement des évolutions professionnelles. En quoi vos compétences en tant que docteur en psychologie ont-elles contribué au développement des méthodes d’accompagnement proposées par Orientaction ?
Emeric Lebreton : Pour accompagner une personne qui veut changer de métier, il faut d’abord bien comprendre comment fonctionne la psychologie du changement. En effet, par le passé, trop d’experts se sont concentrés sur les seuls aspects pratiques des évolutions professionnelles.
Or l’expérience montre que les véritables freins à une reconversion professionnelle réussie sont de nature psychologique ou sociale.
Comment votre approche diffère-t-elle de celles d’autres professionnels de l’accompagnement dans le domaine de la psychologie au travail ?
Emeric Lebreton : C’est justement par une meilleure prise en compte de ces freins psychologiques et sociaux que se caractérisent nos méthodes. Elles présentent également une différence fondamentale avec les autres pratiques de la psychologie du travail classique : c’est la place de l’action dans l’accompagnement.
Beaucoup de psychologues mettent l’écoute au cœur de leur accompagnement. C’est une bonne chose, mais quand l’écoute ne vient pas prendre la place de l’action. Car seule l’action peut apporter une véritable réponse aux problèmes des gens.
On conseille souvent aux chercheurs de réaliser un bilan de compétences. Comment cet outil peut-il faciliter la prise de décisions professionnelles alignées avec leur identité et leurs aspirations ?
Emeric Lebreton : Les chercheurs peuvent réaliser un bilan de compétences pour différentes raisons. En France, beaucoup de chercheurs veulent travailler à l’université comme Maître de conférences. C’était mon cas lorsque je préparais ma thèse de doctorat.
Mais en réalité, ce contexte de travail ne correspond pas à tous les chercheurs. Il existe d’autres endroits où faire de la recherche et surtout il existe en réalité de très nombreux métiers dans lesquels on peut utiliser ses compétences de chercheurs. Personnellement, j’ai choisi l’entrepreneuriat, mais ce n’est qu’une voie parmi tant d’autres.
Pour les chercheurs, le bilan de compétences a une vertu exploratoire, de découverte et de prise de conscience de tous les possibles. Et ces possibles sont beaucoup plus nombreux que ce que l’on croit.
Il existe d’autres endroits où faire de la recherche et surtout il existe en réalité de très nombreux métiers dans lesquels on peut utiliser ses compétences de chercheurs. Personnellement, j’ai choisi l’entrepreneuriat, mais ce n’est qu’une voie parmi tant d’autres.
Les chercheurs sont souvent formés pour résoudre des problèmes complexes. Comment votre approche de la psychologie au travail capitalise-t-elle sur cette capacité des chercheurs pour leur évolution professionnelle ?
Emeric Lebreton : Les chercheurs sont formés à résoudre des problèmes complexes. Ils sont capables de chercher de l’information et de développer leur savoir. Ce qui fait qu’ils ont une capacité unique : celle de pouvoir développer leurs compétences dans de très nombreux domaines.
Après 15 ans d’entrepreneuriat et grâce à cette posture de chercheur, je suis moi-même devenu un expert dans le marketing, le droit commercial ou encore la formation. C’est cette aptitude à apprendre et à « reconstituer le savoir » qui est simplement incroyable chez un chercheur. Et cela ouvre des perspectives sur de nombreux métiers.
Les chercheurs sont formés à résoudre des problèmes complexes. Ils sont capables de chercher de l’information et de développer leur savoir.
Selon vous, finalement, quels sont les éléments clés que les chercheurs devraient prendre en compte pour être en harmonie avec eux-mêmes lorsqu’ils envisagent leur trajectoire professionnelle ?
Emeric Lebreton : Les chercheurs doivent d’abord prendre conscience de toutes les possibilités qui leur sont offertes en France et à l’étranger. Ils doivent ensuite bien réfléchir à leur projet de vie et à ce qui les motive réellement. On peut croire que c’est évident.
Personnellement, quand je préparais ma thèse de doctorat, je m’imaginais alterner les cours, la recherche et le conseil. Avec le temps, je me suis aperçu qu’en réalité, je n’aimais pas vraiment enseigner et que si j’aimerais chercher, c’était moins pour enseigner que pour inventer. Le bilan de compétences peut aider les chercheurs à connaître leurs motivations profondes pour choisir un projet qui leur ressemble vraiment.
Le bilan de compétences peut aider les chercheurs à connaître leurs motivations profondes.
En envisageant le futur du domaine de la psychologie au travail, quels sont les développements que vous entrevoyez pour les personnes en quête d’épanouissement professionnel ?
Emeric Lebreton : Depuis quinze ans, j’ai développé une théorie de l’humain et des évolutions professionnelles et personnelles. J’ai aussi développé de nombreux outils pour aider les personnes à se connaître.
Maintenant, je veux consacrer mon temps à développer des « cartes » c’est-à-dire des outils pour aider les gens à s’orienter dans le monde et à prendre les bonnes décisions. Si on veut aider les gens à faire les choix, il faut pouvoir les aider à se représenter différents environnements de travail possibles et à vérifier que cela match.
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