Emploi en biotechnologie : entretien avec Shahul Mouhamad
Shahul MOUHAMAD, BioPharma Account Manager chez Miltenyi Biotec, repartage régulièrement des offres d’emploi à destination des docteurs en biotechnologie sur LinkedIn où il s’est construit une communauté de plus de 8 000 abonnés. Dans cette interview avec Okay Doc, il partage ses insights, les tendances qu’il observe et ses conseils pour les chercheurs qui souhaitent se faire une place dans ce secteur dynamique.
Quels critères privilégiez-vous lorsque vous sélectionnez les offres d’emploi que vous partagez en biotechnologie ?
Shahul MOUHAMAD : Aucun ! Toutes les offres sont intéressantes pour être republiées !
Du poste de technicien, d’ingénieur, de chercheurs aux stages de laboratoire ou consultants, MSL, ARC, Ingénieurs technico-commercial, etc. Toutes ces offres allant de la recherche fondamentale ou liées au secteur privé des biotechnologies peuvent concerner mes abonnés.
Et je pense que les PhD ne devraient se fermer aucune porte et être assez curieux pour explorer de nouveaux domaines.
Je pense que les PhD ne devraient se fermer aucune porte.
Comment la diversité des opportunités d’emploi que vous partagez reflète-t-elle les différentes branches des biotechnologies ?
Shahul MOUHAMAD : On peut, selon moi, catégoriser les offres d’emplois en deux groupes. D’une part, les postes en recherche fondamentale (qu’ils soient dans le secteur académique public ou dans le secteur privé). Il s’agit de la continuité de ce que les PhD ont déjà fait dans leur cursus.
D’autre part, les nouveaux métiers des biotechnologies, que ce soit dans le marketing, dans la vente, dans la gestion de projet ou même dans la gestion fiscale. Je pense que ce sont LÀ que se cachent les plus belles opportunités et les belles « success stories ».
Quelles tendances avez-vous remarquées dans les compétences recherchées pour les docteurs en biotechnologie dans les offres d’emploi que vous diffusez ?
Shahul MOUHAMAD : Au-delà des compétences techniques (hard skills), les chasseurs de talents (c’est leur nouveau nom) cherchent avant tout des compétences humaines et comportementales (soft skills). Ce sont ces aptitudes interpersonnelles, des capacités de communication dans l’entreprise qui sont les plus importantes !
Le fait de partager les valeurs portées par l’entreprise, le fait de savoir travailler en équipe sont des compétences comportementales très recherchées. Au-delà des savoir-être, il ne faut pas négliger les savoir-faire tels que gérer un planning, réaliser une recherche, réaliser une présentation, mettre en place un plan d’action…
Le fait de partager les valeurs portées par l’entreprise, le fait de savoir travailler en équipe sont des compétences comportementales très recherchées.
Quels défis rencontrent les docteurs en biotechnologie lorsqu’ils cherchent des opportunités dans le secteur privé ?
Shahul MOUHAMAD : Il y a deux défis principaux pour les docteurs en biotechnologie qui souhaitent accéder au marché de l’emploi : premièrement, trouver la porte d’accès, et deuxièmement, traduire des compétences développées lors de leur thèse en savoir-faire, savoir-être…
L’accès au secteur privé peut paraître complexe pour une personne qui n’a connu que le secteur académique. La porte d’accès est complexe à trouver. Le docteur qui postule pour la première fois se retrouve submergé par une quantité de choses qu’il n’a jamais faites : faire son CV, écrire une lettre de motivation, préparer son entretien d’embauche, etc. Pour quelqu’un qui sort de huit ans d’études, il peut vite se sentir vulnérable.
L’accès au secteur privé peut paraître complexe pour une personne qui n’a connu que le secteur académique.
Lorsqu’il cherche à accéder à des postes en dehors de la recherche fondamentale, la difficulté est double. Il doit non seulement trouver la porte d’accès mais également traduire ses compétences en savoir-faire recherchés par les entreprises.
Pour un doctorant ou post-doctorant qui souhaite être ingénieur commercial, en quoi savoir réaliser les meilleurs western blot du monde peut aider ?
Quels conseils donneriez-vous aux docteurs pour les aider à prendre pleinement conscience de leurs soft skills ?
Shahul MOUHAMAD : À la question “présentez-vous”, nous avons souvent la réponse sur les compétences techniques et hard skills : je suis l’expert de telle ou telle technique ou mon sujet de thèse est… Mais c’est toujours plus complexe de parler de ses soft skills.
Je conseillerais d’étudier et d’analyser les softs skills attendus comme un nouveau sujet d’étude et c’est ce qu’ils savent faire de mieux. Il faudra alors qu’ils aillent à la rencontre de personnes ayant un parcours professionnel qui les inspire, qu’ils participent à des salons et à des conférences sur les métiers en direction des docteurs et leurs attentes en soft skills.
De plus, nos PhD sont des personnes brillantes qui doivent prendre pleinement confiance en eux. Ils ont développé de nombreuses compétences durant leur thèse :
Ils ont présenté leurs travaux en réunion de laboratoire ? Cela correspond à des compétences telles que communiquer, argumenter, capter son auditoire… Autant de compétences recherchées chez un chef de produit, par exemple.
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