L’état de l’emploi scientifique en France (édition 2018)

L’état de l’emploi scientifique en France (édition 2018)

L'état de l'emploi scientifique en France

L’état de l’Emploi scientifique en France est une publication statistique biennale. Elle rassemble des études et statistiques permettant d’éclairer les différents domaines d’activité des personnels qui relèvent de l’emploi scientifique en France, avec notamment une approche par grands champs disciplinaires. L’emploi scientifique couvre à la fois la recherche menée dans les organismes et les établissements d’enseignement supérieur et celle réalisée en entreprise. Avec cette nouvelle édition 2018, de nouvelles données sont disponibles : comparaisons internationales, prévisions de départ, insertion des docteurs selon une grille disciplinaire détaillée.

L’emploi scientifique se situe en majorité dans les grandes entreprises

Les entreprises pèsent 60 % de l’emploi total affecté à la R&D en 2015 en France. Depuis 2000, la part des chercheurs en entreprise a progressé de 11,7 points, ce qui rapproche la France des objectifs d’Europe 2020 qui visent, entre autres, à un investissement de 3 % du PIB de l’UE dans la recherche et le développement avec un partage « 2/3 – 1/3 » de l’activité de R&D entre les entreprises et la sphère publique (hors entreprises publiques). Les branches de recherche industrielles représentent 64 % des effectifs de chercheurs en entreprises en 2015, contre 80 % dix ans auparavant, tandis que les branches de recherche des services ont vu à l’inverse leur part s’accroître.

La recherche en entreprise est très concentrée : les grandes entreprises (définition au sens de l’Insee) représentent, en 2015, 6 % des entreprises exécutant de la R&D sur le territoire national, mais regroupent 49 % de leurs chercheurs (en ETP recherche), 58 % de leur DIRD et reçoivent 71 % des financements publics des entreprises (y compris contrats public-privé pour travaux de recherche).

Chercheurs en entreprise : répartition par discipline d’activité de recherche, en 2015

S’agissant des chercheurs des entreprises en 2015 (dernière année disponible), les mathématiques et les sciences de l’ingénieur sont leurs principaux domaines de recherche : 80 % des chercheurs en entreprise sont spécialisés dans ces disciplines et les trois quarts d’entre eux le sont dans les sciences de l’ingénieur.

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Nombre de premières inscriptions en doctorat de 2009-10 à 2016-17, selon le domaine scientifique

La baisse du nombre de premières inscriptions et la diminution de la durée de thèse ont des effets contraires sur l’évolution du nombre de doctorats délivrés chaque année. Après un pic à 14 800 en 2012, celui-ci diminue en 2013 et 2014 puis remonte légèrement en 2015 et 2016 : il s’établit à 14 560. Par contraste, le nombre de diplômes d’ingénieurs délivrés sur la même période est en constante augmentation. La baisse prolongée du nombre des inscrits en doctorat peut avoir des répercussions notables à moyen terme sur la recherche publique dont ils constituent le vivier.

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Évolution des débouchés des docteurs dans les 4 grands secteurs

Depuis 2015, l’entreprise constitue le débouché principal pour 46% des docteurs. Les générations 2012 et 2013 (interrogées en 2015 et 2016) marquent une rupture et parviennent mieux à concrétiser leurs souhaits professionnels : la part des docteurs qui travaillent dans la recherche académique a largement baissé à 44 % puis 39 % au profit de celle des docteurs en emploi dans le privé. En 2016, ils sont 46 % à travailler dans une entreprise : 24 % dans la R&D et 22 % en dehors.

Cela invite à faire l’hypothèse que les dispositifs visant à rapprocher les secteurs aca- démique et privé, mais aussi à inciter les docteurs à travailler dans d’autres secteurs que la recherche publique et académique portent leurs fruits. D’autres explications peuvent également rendre compte de ce phénomène, comme la concurrence accrue dans l’accès aux postes permanents de la recherche publique ou les salaires plus attrayants dans les emplois du privé dans les débuts de vie active.

En raison sans doute du système français des écoles d’ingénieurs et de commerce, si l’avantage conféré par le diplôme est très fort jusqu’au niveau Bac+5, il s’atténue au-delà : le taux d’emploi des docteurs âgés de 25 à 64 ans en France est ainsi de 90 %, soit seulement 2,0 points de plus que les diplômés d’un master ou équivalent, contre + 4,4 points pour l’ensemble de l’UE.

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La mobilité sortante des jeunes chercheurs

Les diplômes les plus prédominants au sein des entreprises en matière de recherche sont toutefois ceux délivrés par les écoles d’ingénieurs. En effet, les ingénieurs représentent à eux seuls 56 % des chercheurs en entreprise, soit plus de la moitié des diplômés. Les docteurs, toutes disciplines confondues et y compris ceux formés à l’étranger, représentent, quant à eux, 12 % des chercheurs. En outre, parmi les docteurs hors Sciences médicales, qui effectuent de la recherche en entreprise, un tiers ont obtenu un doctorat après une première formation en école d’ingénieurs.

Un an après l’obtention de leur doctorat en 2012, les docteurs en emploi sont 29 % à travailler à l’étranger. Les docteurs de nationalité étrangère sont 59 % à occuper un emploi dans un autre pays que la France. A contrario, l’expatriation des docteurs français est plus limitée : 17 % occupent un emploi à l’étranger. Trois ans après l’obtention de leur doctorat, ils sont un peu plus nombreux à travailler à l’étranger (31 %, contre 29 % au bout d’un an).

Téléchargez le rapport 2018 complet

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One Response

  1. […] de reconnaissance, fait culturel typiquement français, est aisément perceptible dans les enquêtes annuelles concernant l’insertion professionnelle des docteurs en France. Les entreprises et les chercheurs doivent comprendre que leur survie est conditionnée à leur […]

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