La valeur du doctorat en phase d’être (enfin) reconnue en France ?!

La valeur du doctorat en phase d’être (enfin) reconnue en France ?!

Capture d’écran 2019 03 16 à 14.24.57

Notre nation ne pourra rester innovante qu’à condition d’offrir des débouchés pour ses chercheurs ! Alors que le doctorat est perçu comme une formation d’élite dans le monde entier, les docteurs français ont parfois beaucoup de difficultés à convaincre certaines entreprises de leur incroyable valeur ajoutée. C’est désormais officiel , « la délivrance du doctorat certifie la capacité à produire des connaissances scientifiques nouvelles de haut niveau ainsi que l’acquisition et la maîtrise de blocs de compétences communs à l’ensemble des docteurs et liés à leur formation par la recherche ».

Le paradoxe de la recherche en France 

La faible valorisation des docteurs, situation propre à la France, est un symptôme particulièrement inquiétant, dans la mesure où les organisations sont plus que jamais aux prises avec des questions ou des savoirs technologiques et scientifiques pointus. Paradoxalement, alors que nous n’avons jamais eu tant besoin de personnes capables de déchiffrer les informations par elles-mêmes et d’aller plus loin que ce qui était fait par le passé, 30 % des experts de haut niveau formés dans les universités françaises quittent notre pays après y avoir fait leur thèse. Plus inquiétant encore, nous observons désormais un net recul des inscriptions à l’université dans certains cursus, notamment en Sciences Humaines et sociales où les débouchés en France sont maigres. Tout cursus confondu, le taux de chômage des docteur.e.s avoisine les 10 %. C’est trois fois plus qu’en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, qui forment pourtant davantage de docteur.e.s que la France. 

Trop d’idées reçues sur la recherche

Comme l’indique la récente enquête de Generation PhD, les jeunes chercheurs interrogés sont unanimes (78%) : il y a trop d’idées reçues sur leur métier de la part des Français. A contre courant, les doctorants s’estiment à la fois isolés, sous-payés (souvent en difficulté financière), victimes des idées reçus et écrasés par les charges administratives… Le manque de reconnaissance, fait culturel typiquement français, est aisément perceptible dans les enquêtes annuelles concernant l’insertion professionnelle des docteurs en France. Les entreprises et les chercheurs doivent comprendre que leur survie est conditionnée à leur capacité à collaborer. Si le profil des docteurs est parfois perçu comme risqué, voire déconnecté du monde de l’entreprise, il n’a pourtant rien à envier aux ingénieurs et autres diplômés de grandes écoles.

Un arrêté salutaire ! 

Avec l’objectif de favoriser le recrutement des docteurs par les employeurs des secteurs de la production et des services, l’arrêté du 22 février 2019 reconnait six blocs de compétences spécifiques. Le texte vient également reconnaître un ensemble de compétences polyvalentes et hautement techniques pouvant servir de levier puissant à l’intégration de l’innovation. 

Non seulement le doctorat valorise des compétences scientifiques spécifiques à un domaine de recherche mais il récompense aussi des compétences en communication, des compétences relationnelles, des compétences de management, de direction d’équipe, de gestion de projet, d’adaptation et d’innovation. A l’instar de l’ouverture de l’ENA aux profils de docteurs, ce nouveau texte contribue à installer le doctorat comme une formation d’excellence spécifique, à ne plus confondre avec le diplôme de médecin. 

Décrypter un monde de plus en plus complexe et construire l’avenir différemment

Dans une société de plus en plus numérique, le savoir devient une richesse essentielle qui doit être mise au cœur de toutes les organisations. Les connaissances et les compétences produites par la recherche dans toutes les disciplines sont des éléments fondamentaux à la croissance économique et sociale. C’est d’ailleurs avec cette conviction que la structure que j’ai co-fondée, avec d’autres docteurs et l’ancien Ministre Yves Jégo, souhaite encourager les entreprises et les organismes publics à faire plus souvent appel à l’expertise des docteurs. Okay Doc, en fédérant un écosystème d’experts et en les mettant en lien avec les besoins des entreprises, entend devenir un vecteur incontournable du dialogue fructueux entre les organisations et l’excellence de la recherche française. L’un des mécanismes d’action consiste notamment à valoriser l’expertise des chercheurs au travers de missions courtes, ce qui aura pour effet de réduire la différence de cultures entre les mondes économiques et académiques et diminuera ce frein spécifique aux processus d’innovation des entreprises. 

Les doctorants et les jeunes docteurs constituent les forces vives intellectuelles de la Nation, ils doivent être vus comme l’une des clefs qui doit permettre à la France de tenir son rang dans la compétition internationale. 

Yann-Maël Larher Dr. co-fondateur de okaydoc.fr expert de l’Institut Sapiens 

Vous souhaitez rester au courant de l’actualité scientifique et technologique ? Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire Back To Science



À propos de Okay Doc

Startup innovante, Okay Doc fait correspondre l’expertise des ingénieurs et des chercheurs (doctorants ou Phd) aux besoins opérationnels des organisations quelles que soient leur taille : Notre expérience nous permet d’offrir un service clé en main : sourcer, sélectionner et coordonner les chercheurs dans différentes disciplines pour réaliser un état des lieux de vos problématiques et les résoudre en s’appuyant sur l’expérience et des méthodologies universitaires innovantes.


Inscrivez-vous à notre newsletter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *