🐒 « L’incroyable destin de Jane Goodall », Emmanuelle FIGUERAS nous parle de son roman de vulgarisation illustrĂ©

🐒 « L’incroyable destin de Jane Goodall », Emmanuelle FIGUERAS nous parle de son roman de vulgarisation illustrĂ©

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"L'incroyable destin de Jane Goodall, une vie à étudier les chimpanzés" réédition de 2025 par Emmanuelle Figueras de l'édition Bayard Jeunesse

Quel est votre parcours professionnel et pourquoi avoir décidé de vous lancer là-dedans ?

AprĂšs le lycĂ©e, je me suis inscrite en facultĂ© de droit pour avoir une licence et passer le concours d’entrĂ©e Ă  l’école de journalisme. En parallĂšle, j’ai travaillĂ© pour des journaux d’entreprise pour financer mes Ă©tudes, et j’ai effectuĂ© plusieurs stages de journalisme. C’est aussi pendant cette pĂ©riode que j’ai dĂ©couvert la primatologie. En 1993, je suis partie deux mois au Rwanda sur les traces de Dian Fossey. Quand je suis revenue, j’ai contactĂ© plusieurs rĂ©dactions pour leur proposer des articles animaliers, et j’ai commencĂ© Ă  travailler pour diffĂ©rents magazines du groupe Prisma Media jusqu’à rĂ©cemment oĂč je suis devenue chef de rubrique d’un magazine animalier, puis rĂ©dactrice en chef. Aujourd’hui, je porte une double casquette de journaliste et d’autrice de livres pour enfants. AprĂšs mon premier livre, « LĂ©o cuistot Ă©colo » commandĂ© par les Ă©ditions Terre Vivante, j’ai Ă©crit plus de 70 documentaires jeunesse, principalement sur la nature, l’écologie ou l’éthologie. J’aime avant tout faire un travail de vulgarisation scientifique Ă  l’attention des enfants ou des adultes.

Pourquoi avoir écrit une biographie sur la vie de Jane Goodall en particulier ?

C’est la directrice Ă©ditoriale des Ă©ditions Bayard, qui me l’a proposĂ©… A l’époque, je n’avais encore jamais Ă©crit de romans jeunesse. J’ai failli refuser, mais quand j’ai su qu’il s’agissait de raconter la vie de Jane Goodall aux enfants, j’ai tout de suite dit oui ! J’avais dĂ©couvert l’existence des « trimates Â» (Jane Goodall, qui Ă©tudiait les chimpanzĂ©s, Dian Fossey, qui Ă©tudiait les gorilles et BirutĂ© Galdikas, les orangs-outans) quand j’étais Ă©tudiante, et je connaissais bien leur travail. Jane Goodall est une pionniĂšre dans son domaine. Elle est la premiĂšre personne Ă  avoir observĂ© les chimpanzĂ©s aussi longtemps dans leur milieu naturel. C’est dans la forĂȘt de Gombe, en Tanzanie, qu’elle a dĂ©couvert que ces singes fabriquent et utilisent des outils, qu’ils sont chacun des individus Ă  part entiĂšre avec leur propre personnalitĂ©, qu’ils Ă©prouvent des Ă©motions et des sentiments, qu’ils se font la guerre
 Dans les annĂ©es 1960, ses dĂ©couvertes ont fait l’effet d’une bombe au sein de la communautĂ© scientifique. Elles ont remis en question la dĂ©finition mĂȘme de l’ĂȘtre humain, jusque-lĂ  considĂ©rĂ© comme le seul ĂȘtre vivant capable de fabriquer et utiliser des outils.

Comment avez-vous travailler pour écrire ce roman ?

J’ai d’abord fait beaucoup de recherches pour me documenter sur la vie et le travail de Jane Goodall, puis j’ai cherchĂ© l’équilibre entre fiction et rĂ©alitĂ© pour imaginer des dialogues. Pour ĂȘtre sĂ»re de ne pas me tromper, j’ai rapidement contactĂ© l’Institut Jane Goodall en France, Ă  qui j’ai envoyĂ© tous les chapitres de mon livre. Je voulais absolument que Jane Goodall puisse tout relire. L’institut m’a tout de suite apportĂ© son soutien, en validant mes textes et en m’apportant des informations complĂ©mentaires dont j’avais besoin pour Ă©crire les pages documentaires (sur la vie des chimpanzĂ©s, les grands singes, nos liens de parentĂ©s avec eux
) qui viennent Ă©clairer le contexte du rĂ©cit dans mon livre.

Pourriez-vous nous parler de l’Institut Jane Goodall ?

C’est une organisation de conservation environnementale que Jane Goodall a créé en 1977 Ă  l’international, et en 2004 en France. Son objectif est d’encourager la recherche scientifique, d’amĂ©liorer la vie des personnes et de protĂ©ger les chimpanzĂ©s et la faune sauvage en gĂ©nĂ©ral, contre la dĂ©forestation ou le braconnage qui les menacent encore aujourd’hui. Jane Goodall avait l’habitude de dire qu’il y avait entre 1 et 2 millions de chimpanzĂ©s vivant dans la nature dans les annĂ©es 1960, contre moins de 300 000 aujourd’hui
 Ce sont nos plus proches cousins, et ils figurent en tant « qu’espĂšce en danger Â» sur la liste rouge de l’UICN. 

Travaillez-vous sur un autre projet de cette ampleur actuellement ?

Oui, je travaille actuellement sur deux autres projets de livres, Ă  paraĂźtre en 2026 et 2027. Le premier est une biographie de Rosalind Franklin, une chimiste qui a dĂ©couvert la structure de l’ADN, et qui sera publiĂ© dans la collection Roman doc science des Ă©ditions Bayard. Le deuxiĂšme est un livre documentaire sur la maniĂšre dont on s’adapte au changement climatique un peu partout dans le monde. Il sera publiĂ© aux Ă©ditions la Cabane Bleue, pour qui j’avais Ă©crit un premier livre d’écologie, Â« Pourquoi les orangs-outans n’aiment pas le dentifrice Â», paru en 2021.

Vous comparez-vous un peu à Jane Goodall dans son parcours ou sa personnalité ?

Absolument pas, quelle idĂ©e ! Je n’ai ni son talent, ni son parcours, ni sa notoriĂ©tĂ©… Je n’aurais pas la prĂ©tention de me comparer Ă  une si grande dame ! Je fais seulement partie des millions de personnes dans le monde, qui partagent ses convictions. C’est ce mĂȘme respect du vivant, dont nous faisons partie nous aussi, que j’essaie de transmettre aux enfants Ă  travers mes livres et mes rencontres scolaires.

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