Papa Phd : le podcast qui met en lumière les trajets professionnels des docteurs
Vous vous demandez quelle carrière vous pouvez viser avec un Doctorat ? Quelles sont les bonnes pratiques pour valoriser son PhD à l’international ? Doit-on faire le deuil de sa thèse ? Ou encore comment combattre le syndrome de l’imposteur ? Si vous vous êtes déjà posé ces questions, Papa PhD vous aidera à les dissiper. Cette semaine Okay Doc a décidé d’interroger David Mendes, PhD le créateur de ce podcast original à destination des chercheurs.
Sommaire
Pourquoi avoir créé “Papa PhD” et d’où vient ce nom ?
La mission de Papa PhD, c’est de mettre à la lumière le plus grand nombre possible de trajets professionnels après le doctorat. Et l’idée m’est venue en constatant année après année que les thésard.e.s vivaient toujours cette anxiété que j’avais vécue moi-même à propos de ce qui vient après la soutenance, surtout dans les deux dernières années de doctorat. Cette prise de conscience à un moment donné que le professorat n’est pas écrit dans les étoiles pour tout le monde et qu’on ne s’est pas du tout préparé aux différents univers de possibilités au-delà de cette voie canonique.
Du fait que j’étais déjà un peu un geek de l’audio, que j’avais cette envie de redonner à cette communauté d’où j’étais venu et que je connaissais plusieurs docteur.e.s avec des parcours variés et inspirants, ça a pris très peu pour passer de l’inspiration à la concrétisation. Et en bon PhD, j’ai pris le chemin en autodidacte – j’ai fait mes recherches, j’ai lu la biblio que j’avais choisi, j’ai suivi le protocole et trois mois plus tard, je lançais Papa PhD. C’était en juillet 2019. Pour ce qui est du nom, j’en voulais un qui me représente et qui marche autant en français qu’en anglais. Comme j’ai soutenu ma thèse quelques semaines après la naissance de mon premier enfant, et que ce nouveau rôle de père avait un poids important dans mon choix de ne pas poursuivre mon trajet en recherche, Papa PhD est venu assez naturellement.
Après avoir réalisé une thèse de doctorat en biologie cellulaire, comment devient-on podcasteur ? Avez-vous d’autres casquettes? Comment s’est opérée la transition ?
Très bonne question. La casquette de podcasteur est assez récente et est une sous-casquette, disons. Après mon doctorat, j’ai d’abord fait du tutorat en enseignement à distance et le premier emploi qui m’a orienté vers ce que je fais aujourd’hui – de la traduction dans le domaine biomédical – c’était un poste de rédacteur dans une boîte de communication médicale. Après quatre ans comme rédacteur médical où j’ai beaucoup appris, j’ai eu l’opportunité de partir à mon compte comme traducteur dans le domaine biomédical. Et c’est ce que je fais depuis presque sept ans, maintenant. Pour ce qui est du podcasting et de Papa PhD, c’est un projet qui occupe surtout mes soirées, quand le travail est fini et que les enfants dorment, et qui est né à l’été 2019.
Quelles compétences votre doctorat vous a-t-il aidé à développer ? Comment les mobilisez-vous aujourd’hui ?
Bien évidemment, aucune des compétences techniques, mais s’il y a une force que j’ai développée au doctorat et qui me sert aujourd’hui, c’est l’autonomie, la confiance en moi. La persévérance la suit de près – cette capacité à mener un projet dont on ne voit pas tout de suite l’issue, pendant des mois et, même des années. Sinon, des compétences que j’ai développées qui ont un impact direct sur ce que je fais professionnellement incluent la rigueur, la familiarité avec les publications et la terminologie scientifiques et des compétences en rédaction.
En France on pense souvent le chercheur comme un rat de bibliothèque ou de laboratoire. Est-ce que cette vision est justifiée ? Est-ce différent dans les pays anglo-saxons ?
Je pense qu’en effet, on sort d’une époque où le milieu universitaire, en particulier celui de la recherche était perçu un peu comme vous le décrivez – des gens un peu asociaux, leur nez enterrés dans leurs livres. Cela dit, on voit apparaître en Amérique du Nord comme en Europe des postes ou des bureaux de valorisation du doctorat dans les universités, ainsi que des associations ou des sociétés de recrutement qui cherchent activement à créer un pont entre les docteur.e.s et le tissu socioéconomique. Donc ces perceptions sont encore répandues, mais j’ai l’espoir que la tendance soit à ce qu’elles s’estompent petit à petit.
À l’heure du numérique, on sait à quel point la communication est essentielle. En réalisant vos podcasts, comment amenez-vous le sujet de la vulgarisation scientifique?
Même si le sujet de Papa PhD n’est pas la vulgarisation scientifique, c’est vrai qu’on en parle beaucoup, et du fait que plusieurs de mes invités en on fait leur projet de carrière, et du fait qu’elle constitue une belle école qui permet d’ouvrir les horizons des doctorant.e.s tout en leur permettant de rester proches de leur sujet de thèse, sans devoir trahir leur travail de thèse, pour ainsi dire.
Aujourd’hui, la communication scientifique a lieu sur différentes plateformes, que ce soit Instagram ou Twitter, qui allient l’aspect communication et tissage de liens avec la communauté au réseautage, qui, à mon avis, est indispensable à une saine transition vers la vie professionnelle après le doctorat. C’est pour cela que je recommande aux jeunes chercheurs de profiter de toutes les formations en communication et en vulgarisation scientifiques qui leur sont offertes par leur programme, leur département ou leur université.
Selon vous, quels sont les challenges les plus importants auxquels la communauté scientifique devra faire face dans les prochaines années ?
Pour en revenir à la question précédente, il me paraît qu’un des grands défis est précisément de créer un pont avec le grand public qui soit véhicule de partage de contenu de grande qualité tout en tissant une relation de confiance, qui est très érodée, aujourd’hui, dans certains secteurs de la société. Encore une raison de former de bons vulgarisateurs qui sachent s’adresser de façon efficace aux différentes communautés, que ce soient les jeunes ou les différentes communautés culturelles, par exemple, avec un langage et une présence qui leur parle.
Nous savons qu’il y a beaucoup de conseils de carrière judicieux dans chacun de vos podcasts mais si vous deviez en donner un seul à un jeune chercheur qui souhaiterait poursuivre sa carrière dans le secteur privé, quel serait-il ?
Un seul conseil, c’est difficile, mais je vais jouer le jeu – je leur conseillerais de chercher la diversité, l’interdisciplinarité dans le développement de leur réseau, que ce soit dans leur recherche elle-même ou dans leurs échanges hors-labo. Une façon simple de le faire en ce moment où bon nombre d’entre nous sommes confinés est de se créer un profil sur LinkedIn, de se joindre à des groupes de gens qui partagent leurs intérêts et de participer aux conversations qui y ont place. Entre autres, c’est une excellente façon de trouver des gens avec des parcours qui nous intéressent et de facilement aller leur tendre une perche et poser des questions à propos de leur trajet, de la réalité de leur emploi, etc.
Pour découvrir l’univers de David Mendes :
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