La forêt ne brûle pas seule !

La forêt ne brûle pas seule !

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L’Amazonie brûle sans discontinuer depuis le début du mois de juillet. Mais on ne s’en préoccupe que maintenant. Prier ne suffira pas ! En réalité, c’est toute la planète qui est en feu. Les scientifiques observent avec inquiétude l’évolution du climat et de la biodiversité, mais aussi l’impact des activités humaines depuis plusieurs années. La problématique est globale. Les surfaces incendiées dans le monde représentent environ 6 fois la surface de la France chaque année, soit plus de 11 hectares par seconde. Qu’attendons nous pour agir ?

La forêt ne brûle pas seule… le feu suit l’homme.

« A l’exception de la foudre, c’est l’homme qui est à l’origine de tous les feux de forêt, directement ou indirectement, par négligence ou malveillance »

Comme le rappelle Christian Pinaudeau, Doctorant à l’université de droit et sciences politiques de Bordeaux IV, il est établi que l’augmentation des risques de feu est corrélée à la densité de population (zones urbanisées en milieu forestier ou en bordure, stations balnéaires, etc.) et à la circulation des personnes (axes routiers, ferrés, lignes électriques…).

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Les activités humaines bouleversent les équilibres naturels et créent de nouvelles fragilités qui engendrent à leur tour des effets délétères. La forêt, fragilisée par la sécheresse, sur des surfaces plus grandes, menacent ainsi d’accélérer le réchauffement climatique qui à son tour accélère la disparition des forêts. A ce rythme, près de la moitié de la forêt humide d’Amazonie pourrait se transformer en paysage désertique d’ici 25 ans. Selon WWF, le rythme de destruction des forêts, quelle que soit la cause, « provoque presque 20% des émissions globales de gaz à effets de serre » au niveau mondial.

Nous avons besoin des arbres !

Protéger les forêts contre les risques est une nécessité vitale pour la planète et donc pour nous tous.

Il est notamment essentiel de comprendre l’impact des surfaces boisées sur le climat : ces dernières stockent le dioxyde de carbone et rafraîchissent l’air. En effet, sous l’effet du soleil, l’eau absorbée par les arbres s’évapore, créant de la vapeur d’eau. Ainsi des nuages se forment, engendrant de nouvelles précipitations. La déforestation vient interrompre ce processus et prive l’atmosphère de cet effet rafraîchissant, créant ainsi un cercle vicieux qui accentue le changement climatique. Selon des études scientifiques, la destruction ou la dégradation déjà entamées des grandes forêts tropicales du globe font qu’aujourd’hui elles rejettent plus de dioxyde de carbone qu’elles n’en absorbent

Les phénomènes climatiques extrêmes qui surviennent en Arctique, en France ou au Brésil… sont tous connectés à nos actions. En Afrique, des chercheurs ont par exemple constaté que le broutement des éléphants favorisait les espèces à croissance lente qui stockent donc plus de carbone. Hélas ces incroyables jardiniers disparaissent de façon dramatique, accélérant un peu plus la disparition des grands arbres.

Les incendies et les températures jamais rencontrées auparavant sont autant de témoins qui montrent l’urgence d’agir beaucoup plus concrètement. Si nous devions perdre les forêts, nous perdrions non seulement un nombre considérable d’espèces animales et végétales, mais aussi notre combat contre le réchauffement climatique. La restauration des arbres fait en effet partie des stratégies les plus efficaces pour atténuer les effets du changement climatique.

Pour sortir de ce cercle vicieux, nous devons agir et vite !

Pour Virginie Raisson-Victor, géopolitologue et prospectiviste co-fondatrice du LEPAC, il est essentiel de passer à ce que Michel Serres appelait « le contrat naturel ». L’idée étant de faire de la nature un sujet de droit, avec qui l’on partage des intérêts communs. Après tout, constater que le réchauffement climatique est une réaction de l’environnement aux activités humaines, c’est dire implicitement que la nature est sujet et qu’elle aura le dernier mot. On ne peut plus dire qu’il faut laisser faire la nature et dans le même temps continuer à bétonner les terres et étendre sans cesse les activités humaines sur des territoires jusqu’alors inexploités et qui permettent justement à la nature de se régénérer.

Nous le voyons à chaque épisode caniculaire, les villes ont aussi un rôle à jouer. Nous ne pouvons pas demander aux habitants des zones où il reste des forêts de faire des efforts pour la protéger si nous continuons à nous détourner de la nature dans les zones urbaines. Verdir la ville n’est pas une question esthétique (ou ludique) mais un enjeu climatique. On s’évertue à construire des villes avec des bâtiments, des jardins et des rues qui ne sont pas adaptés à la canicule en préférant installer la climatisation, par facilité. Or, les climatiseurs rejettent directement dans l’atmosphère la chaleur des bureaux et des habitations, aggravant l’effet de serre et les surchauffes. Nous devrions ainsi préférer au bitume la présence d’arbres qui peuvent compenser les îlots de chaleur dans les quartiers. Les villes françaises pourraient d’ailleurs suivre l’exemple de la ville de Milan qui compte limiter l’utilisation des climatiseurs et la hausse des températures avec 2,5 arbres par habitants d’ici 2030.

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Finalement, la forêt ne brûle pas seule, nous brûlons avec.

Les problèmes sont majoritairement connus, mais les actions concrètes sont loin d’être à la hauteur. A quand une réponse internationale ? A quand des actions concertées dans chaque pays, dans chaque ville ? Combien de COP21 pour qu’on agisse effectivement ? En ce moment c’est le G7 c’est le bon moment pour les citoyens du Monde 🌎 de se faire entendre auprès de nos gouvernants.

Inspirons-nous, chiche ?

Yann-Maël Larher Dr. co-fondateur de okaydoc.fr

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