Contexte social et scientifique de l’étude
Plus que jamais la recherche est au centre des préoccupations. A l’aube du siècle de la connaissance, moment où la matière grise est devenue une ressource indispensable aux économies, les chercheurs attisent toutes les convoitises. Cependant, en France, la situation des chercheurs n’est pas à la hauteur des attentes et les connexions entre le monde de la recherche et le monde de l’entreprise ne semblent pas optimales.
Diagnostic de la R&D en France
D’après l’état des lieux du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, en 2019, 14 000 doctorats ont été délivrés. Si le nombre de doctorats délivrés a progressé de près de 10,0 % entre 2009 et 2012, il se stabilise sur les dernières années. En 2018, 62 % des chercheurs sont en entreprise et le MESRI rappelle que l’effort de recherche est surtout le fait des entreprises qui, en 2018, exécutent près des deux-tiers (65,5%) des travaux de R&D réalisés sur le territoire national pour un montant de 34,0 Md€. Les dépenses de recherche des entreprises ont progressé beaucoup plus vivement que celles du secteur public au cours des dix dernières années, à la faveur notamment de la réforme du crédit d’impôt recherche (CIR).
SourceL’état de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en France 2021
Des compétences spécifiques et utiles aux entreprises
Comment expliquer la perte de vitesse de la recherche française ?
Les compétences et savoirs des jeunes docteurs ont toute leur place dans le monde de l’entreprise. Non seulement le doctorat valorise des compétences scientifiques spécifiques à un domaine de recherche, mais il récompense aussi de nombreuses compétences.
Or, selon une enquête menée par Kevin Chassangre et Laetitia Gérard en 2014, 69% des doctorants et jeunes docteurs présentent un syndrome de l’imposteur. Ce syndrome, serait d’ailleurs lié à leur faible visibilité quant à leur avenir professionnel et au manque de reconnaissance de leurs compétences.
Le constat est donc alarmant : d’un côté, la recherche française semble de moins en moins performante dans la course mondiale à l’innovation et de l’autre côté, les chercheurs peinent à être embauchés dans le secteur privé. Il semble urgent de faciliter les ponts entre docteurs et entreprises afin de redonner à la recherche française toutes ces lettres de noblesse !
En 2017, 256 000 chercheurs travaillent en entreprise sur le territoire français.
En entreprise, 12 % des chercheurs sont docteurs et 18 % sont titulaires d’un master
Que faire face à ce constat ?
À notre connaissance, aucune recherche n’a encore réellement permis d’étudier les représentations que se font les entreprises du doctorat. De même, aucun rapport ne permet de savoir si le fait de collaborer avec un docteur ou une docteure permet de changer ses croyances quant à la recherche et au doctorat.
Objectifs
Étudier les problématiques concernant l’embauche des docteurs à la lumière des connaissances en management et en sociologie permettrait ainsi de mieux connaître la manière dont les entreprises perçoivent le doctorat. Les résultats d’une telle étude constitueraient un socle de connaissance indispensable pour lutter activement en faveur de la collaboration entre chercheurs et entreprises en France.
Afin d’explorer les croyances associées aux docteurs et au doctorat en France, nous vous proposons de participer à une étude scientifique basée sur des connaissances et méthodes de recherche éprouvées.
Notre recherche a pour but de mettre en avant :
Les croyances et opinions majoritaires en France concernant le doctorat
Les stéréotypes associés aux docteurs et aux chercheurs
Les changements dans ces croyances engendrées par le fait d’avoir réellement travaillé avec des docteurs.
Résultats attendus
Les résultats de l’étude seront restitués sous forme d’un document texte de 15 à 20 pages. Celui-ci inclura l’ancrage théorique de l’étude, la méthodologie utilisée, les analyses statistiques réalisées, les résultats obtenus et les conclusions qui peuvent être tirées de ces résultats.
Plus précisément, la partie résultats comprendra des statistiques concernant :
La représentation des docteurs et du doctorat chez les personnes qui n’ont jamais travaillé avec des chercheurs.
la représentation des docteurs et du doctorat chez les personnes qui ont déjà travaillé avec des chercheurs
Une comparaison statistique entre ces deux populations pour aboutir à une conclusion sur cette étude.
Méthodologie de l’enquête
Notre méthodologie de recherche repose sur trois étapes séquentielles. Le design de la recherche repose sur une phase qualitative exploratoire permettant, à partir de l’analyse des relations entre les docteurs et les entreprises du secteur des biotechnologies, de comprendre le regard que portent les entreprises sur les docteurs. La deuxième phase repose sur une enquête quantitative permettant de généraliser les résultats en interrogeant un panel représentatif d’entreprises. Enfin, la troisième partie est centrée sur les résultats et sur les préconisations que nous formulons sur la base de l’étude scientifique.
1
Phase qualitative
Cette première phase est centrée sur l’industrie des biotechnologies. Sur la base de méthodes qualitatives issues des sciences humaines, nous interrogeons les relations entre les entreprises du secteur des biotechnologies et les docteurs qui opèrent dans ce secteur.
2
Phase quantitative
A partir des résultats de la phase qualitative, nous étendons les résultats à l’ensemble des relations entre les entreprises et les docteurs sur la base d’un panel représentatif de répondants. Cette phase permet de généraliser les résultats et d’avoir un panorama global des relations entre les docteurs et les entreprises.
3
Préconisations
Les résultats des deux phases permettent de de formuler des préconisations et de nouvelles pistes de collaboration entre les entreprises et les docteurs en France. Ces résultats permettent notamment d’améliorer les relations entre les deux univers pour bâtir des politiques d’innovation ambitieuses.
Valorisation des résultats
Quels que soient les résultats mis en avant par l’étude, ceux-ci pourront être valorisés par des publications scientifiques et/ou vulgarisées ayant pour vocation de communiquer autour de la situation des docteurs et de faciliter leur embauche par les entreprises.
Voici quelques exemples de valorisations possibles :
Des résultats mettant en avant une représentation sociale positive des docteurs
Rassurer et convaincre les entreprises quant à l’intérêt d’embaucher de jeunes docteurs sur la base de données objectives
Contrer les stéréotypes généralement associés aux docteurs sur la base d’expériences réelles
Des résultats mettant en avant une représentation sociale négative des docteurs
Apporter des pistes d’explications sur la difficulté qu’ont les titulaires d’un doctorat à s’intégrer dans le monde du travail en France
Proposer des pistes d’actions concrètes pour changer les croyances dont souffre le doctorat
Un article scientifique pourra également être rédigé et proposé à des revues spécialisées.
La publication académique permettra d’obtenir une validation scientifique des résultats de notre recherche en confrontant notre étude aux avis des autres experts du sujets.
Les porteurs du projet
Cette recherche collaborative et interdisciplinaire est portée par Okay Doc et Résalience.
Par ailleurs, sur la base de ces résultats, nous proposerons également des pistes d’actions permettant de favoriser l’embauche des jeunes docteurs par les entreprises en appliquant certains principes fondamentaux de l’influence sociale.
