Emploi des chercheurs : impact de la crise sanitaire sur le doctorat en France ?

Emploi des chercheurs : impact de la crise sanitaire sur le doctorat en France ?

Doctorat en France : impact de la crise sanitaire sur l'emploi des chercheurs

La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le doctorat en France ? Une note d’information du SIES du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation nous donne des éléments de réponse.

Un taux d’insertion professionnelle qui reste stable

Bonne nouvelle, la crise n’a pas eu d’impact notable sur ce chiffre de l’emploi après un doctorat en France. En décembre 2021, trois ans après avoir effectué leur soutenance de thèse de doctorat, 92% des docteurs diplômés en 2018 sont en emploi, comparé à 93% pour ceux de 2016. Ce taux est donc en légère baisse, mais il est globalement stable.

Concernant les conditions d’emploi, elles sont également comparables pour les docteurs diplômés en 2018 par rapport à 2016 : une fois entrés dans la vie active, 67% occupent un emploi stable, 96% ont un emploi de cadre et 95% sont en emploi à temps plein.

On constate toutefois que la stabilité dans l’emploi diffère selon la discipline : en sciences du vivant, seuls 53% des docteurs occupent un emploi stable, contre 71% des docteurs en sciences exactes et applications et 73% des docteurs en sciences de la société.

Travailler en entreprise après un doctorat, un choix fait par de plus en plus de docteurs

On le voit de plus en plus en France : le monde académique n’est plus le seul débouché professionnel des docteurs. Les statistiques démontrent la poursuite de cette tendance. En effet, bien que le secteur académique reste le premier employeur des docteurs, sa part diminue : 44% des docteurs diplômés en 2018 y exercent leur travail, contre 47% des docteurs de la promotion 2016.

En pratique, on observe ainsi que les docteurs sont de plus en plus sensibilisés aux méthodes de recherche d’emploi auprès des entreprises privées et aux différents outils pour mettre en avant leurs compétences (CV, profil LinkedIn, lettre de motivation, etc.). Ils doivent cependant continuer de mettre en avant leur expertise scientifique et revendiquer leur expérience de thèse pour illustrer les “soft skills” attendus par les entreprises.

Comme nous en faisons l’expérience chez Okay Doc à travers notre service de recrutement pour les entreprises, il faut encore promouvoir les compétences avancées des chercheurs, alors que les entreprises ont elles-mêmes besoin d’expertises de plus en plus précises !

L’égalité homme femme en sciences pour bientôt ?

Egalité homme femme en sciences

À l’instar du faible nombre de femmes récompensées par un prix Nobel, il reste beaucoup à faire pour se rapprocher de l’égalité homme femme dans les sciences et la recherche. On constate toujours des disparités selon les chiffres du Ministère de l’enseignement supérieur. En effet, dans les deux promotions 2016 et 2018, les hommes ont plus souvent accès aux emplois stables (68%) que les femmes (65%). Les hommes ont aussi davantage tendance à occuper des emplois de niveau cadre et à temps plein que les femmes, et ce quelle que soit l’année de soutenance.

Seul cet indicateur s’est légèrement amélioré entre les deux promotions : la part des hommes à temps plein est stable (96%) tandis que celle des femmes a augmenté de 2 points (passant de 92% à 94%). Sur le marché de l’emploi, les chercheurs demeurent donc plus insérés que les chercheuses et bénéficient toujours de meilleures conditions d’emploi après le doctorat.

Emploi doctorat : de plus en plus de docteurs travaillent en France

doctorat en france

L’un des principaux impacts de la crise sanitaire a été que la part de docteurs étrangers diplômés en France et qui travaillent en France est en forte augmentation. Cet indicateur s’explique par la faible capacité à voyager pendant la crise sanitaire et n’est pas forcément corrélé avec une meilleure situation du marché de l’emploi des chercheurs en France. Plus de la moitié des docteurs étrangers diplômés en France en 2018 travaillent en France trois ans après l’obtention de leur doctorat (53%), contre 48% des docteurs diplômés en 2016. Cet indicateur devra être confirmé sur les prochaines promotions de docteurs à l’aune de la crise économique.

Des docteurs globalement satisfaits de leur situation professionnelle

85% des docteurs diplômés en 2018 se déclarent être satisfaits de leur situation professionnelle trois ans après leur soutenance de doctorat, contre 87% des docteurs ayant soutenu en 2016. L’insatisfaction des docteurs augmente donc très légèrement dans l’ensemble des disciplines et notamment en sciences humaines et sociales. Étant donné que les docteurs en sciences humaines et sociales occupent moins souvent des emplois de niveau cadre et des emplois à temps plein, cette plus grande insatisfaction s’explique sans doute aussi par des conditions d’emploi moins favorables que celles des docteurs relevant d’autres disciplines.

Ce sont donc de nouvelles pistes d’amélioration pour le recrutement en sciences humaines et sociales à l’avenir, puisque ces dernières apparaissent mésestimées par le monde de l’entreprise, alors qu’elles sont pourtant une nécessité dans tous les aspects possibles d’une organisation.


Pour aller plus loin : 👉 Recrutement scientifique : top 5 des avantages pour attirer des candidats

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