Doctorat : 7 idées reçues à vite oublier
Sommaire
1. “Tu veux devenir docteur ? Alors tu vas faire médecine ?”
C’est probablement le cliché qui fait le plus grincer des dents les premiers concernés. Et pourtant, comment en vouloir à la personne qui vous pose cette question ? Car cette dernière n’est tout simplement pas bien informée. Pour l’opinion publique, il est souvent plus simple d’associer le terme de doctorat aux sciences dites exactes, pures, dures ou encore fondamentales : mathématiques, chimie, physique, biologie etc…
Rappelons que la science ne se limite pas seulement aux chiffres, à l’observation du corps humain ou à la biodiversité. En effet, l’étude des sciences dites humaines et sociales contribue, elle aussi, au progrès scientifique. Les possibilités d’aboutir au doctorat sont multiples.
Elles concernent également le champ de la sociologie, du droit, de l’histoire, de la psychologie, de la philosophie. En France, quelque 15 000 doctorats sont délivrés chaque année, dont 46% en sciences techniques, 20% en Biologie-Santé, 20 % en sciences humaines et 14 % en sciences sociales.
2. “Le doctorant est un étudiant comme les autres”, pire encore, c’est un éternel étudiant !
Oui, bien sûr, le doctorant possède une carte étudiant. En revanche, son rythme de vie est très différent d’un étudiant classique. Son sujet de thèse l’occupe à 1OO pour cent. Autre différence notoire, le doctorant est rémunéré dans le cadre de ses recherches. Élément fondamental qui le distingue de l’étudiant lambda.
Si l’étudiant suit des cours en amphi ou en classe, le doctorant intervient aussi bien dans des séminaires ou des colloques. Il rédige, publie des articles scientifiques et travaille dans un laboratoire au sein d’une équipe. Il mène son projet de recherche de A à Z, sous la houlette d’un directeur de thèse. Le doctorant se jette ainsi dans le grand bain du monde professionnel.
3. “Les doctorants bénéficient tous d’une bourse”
Les frais d’inscription à un doctorat s’élèvent en moyenne à 380 euros annuels. Il faut néanmoins prendre en considération les coûts de la vie d’un doctorant. Outre les dépenses du quotidien, le loyer, les déplacements, il faut compter sur les frais d’achats de livres qui peuvent être conséquents.
Mais certains doctorants peuvent se voir allouer, une bourse de recherche. Elle émane de différents organismes tels que l’Etat, la Région, des instituts donateurs ou de certaines institutions. L’Assemblée Nationale par exemple, subventionne chaque année un chercheur en histoire du droit ou en histoire contemporaine. L’aide perçue peut s’élever jusqu’à 1400 euros nets mensuels.
À l’inverse des bourses d’études attribuées du secondaire au Master, la bourse de recherche n’est pas calculée sur des critères sociaux comme le revenu des parents. Outre la présentation de son projet de recherche, il convient de passer devant un jury. Si 97 % des doctorants de certaines disciplines ont bénéficié d’une bourse, seuls 35 % des postulants en sciences humaines ont pu en profiter en 2014-2015. Ces derniers ont dû enchaîner les petits boulots et faire appel aux allocations et au RSA pour s’en sortir.
4. “Il faut être un génie pour faire ce genre de formation”
Lorsque vous vous lancez dans un doctorat, on ne vous demande certainement pas d’avoir la science infuse. Encore moins de posséder les capacités intellectuelles et cérébrales de Scarlett Johansson dans le film Lucy de Luc Besson. En revanche, il faut être prêt à accepter tout ce qu’impliquent les grandes études. C’est à dire, un schéma très rigoureux caractérisé par beaucoup de sérieux sur le long-terme.
Même si le raccourci entre “personne scolaire” et “personne intelligente” est trop souvent emprunté, le doctorat n’est pas réservé aux têtes d’ampoule mais plutôt aux marathoniens. La passion pour son sujet de thèse et la dose de motivation indispensable pour aller jusqu’au bout, sont les armes de guerre d’un futur doctorant. Et ce, même si le jeune chercheur se considère comme “moyen”.
5. “Pour préparer son doctorat, il faut travailler 24h/24 et 7j/7”
Le métier de chercheur fait régulièrement l’objet de légendes farfelues. On se représente souvent une vieille personne aux cheveux blancs ébouriffés par les explosions de ses expériences ratées. Un être asocial au sourire béat travaillant dans un labo miteux au sous-sol d’un bâtiment délabré. Le tout, en ne voyant que très rarement la lumière du jour.
Heureusement, il ne s’agit là que de notre imaginaire nourri par les films et bandes-dessinées de science-fiction. La préparation d’un doctorat ne se résume pas au travail en laboratoire. Il est primordial, comme pour toutes disciplines, de savoir lâcher prise à bon escient.. Savoir gérer son temps et ses émotions est capital. Particulièrement pour ceux qui sont dans l’obligation de cumuler recherche et boulot alimentaire.
Avoir du temps pour soi, s’oxygéner en pratiquant une activité sportive, maintenir le lien social avec sa famille et ses amis. Toutes ses techniques permettent de prendre un recul nécessaire à l’avancement de ses travaux de thèse. Les bénéfices n’en seront que meilleurs : être de bonne humeur et rester motivé, avoir de l’inspiration ou encore… ne pas sombrer dans la folie comme ce chercheur aliéné !
6. “Sans piston, impossible de réussir”
Le terme “piston” est péjoratif. Il sous-entend que le doctorant a pu avancer dans son travail de recherche grâce à ses relations, et non par le biais de ses propres compétences. Avoir un bon réseau est bien évidemment un atout de taille lors de la préparation de son doctorat. Il est essentiel de continuer à le développer au fur et à mesure. Il offre une multitude de possibilités pour avancer, notamment lorsqu’il s’agit de s’adresser à des enseignants-chercheurs.
De plus, l’aura du chercheur peut jouer sur l’attention des commissions une fois le doctorat en poche. Toutefois, ce réseau reste un simple levier pour aider à avancer dans l’élaboration de sa thèse. Ce n’est pas les personnes que vous avez contactées qui feront le job !
7. “Après un doctorat, difficile de trouver des débouchés en entreprise”
En 2009, le Cereq (Centre d’étude et de recherche sur les qualifications) publiait une étude selon laquelle seulement 46 % des docteurs avaient rejoint une entreprise privée cette année. En outre, 70 % des doctorants ont déclaré vouloir travailler à l’université ou dans la recherche publique au moment de la soutenance de thèse contre 23 % dans le privé.
Cela pouvait s’expliquer à l’époque par le manque de considération qu’accordaient certaines entreprises au diplôme. Les employeurs préféraient des profils ingénieurs, jugés mieux adaptés à leurs activités. En plus, 60 % d’entre eux ont avancé que la formation universitaire ne préparait pas les docteurs à travailler dans le secteur privé, craignant des profils “surdiplômés” avec des compétences mal identifiées.
Toutefois, depuis la loi de 2006 relative à la formation doctorale, les pouvoirs publics ont confié aux écoles doctorales la responsabilité d’insertion. Depuis, plusieurs startups se sont développées afin d’assurer l’insertion de nouvelles têtes chercheuses dans les entreprises privées. L’objectif est d’opérer un travail d’identification des capacités recherchées par l’entreprise préparé en amont afin de trouver le docteur qui répondra au mieux aux besoins de celle-ci.
En résumé, cette idée reçue était relativement juste il y a 10 ans. Désormais, il existe plusieurs solutions pour aider le jeune docteur à travailler dans le secteur privé. L’une d’elle se nomme Okay Doc !
À consulter également : Top 5 des principaux clichés du doctorat
Par Léo Olivieri, journaliste web et responsable de la newsletter Back To Science chez Okay Doc.
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2 Responses
Très bon article, bravo!
Attention, il y a une coquille ou bien c’est fait exprès? Dans ce cas, c’est joli 😊: 7. “Après un doctorat, difficile de trouver des débouchées en entreprise” – si c’est pas fait exprès, c’est débouché 😊.
Bien cordialement,
Martha Boeglin
Merci c’est corrigé. On avait repris un commentaire sur Twitter.