Biologie et écologie : mieux comprendre les arbres pour un avenir plus durable
Cette semaine, Okay Doc interroge Anaïs Thomas, docteure en biologie et écologie et enseignante-chercheuse à l’Université de Lorraine. Elle partage son parcours et nous plonge dans sa passion pour les arbres ! Elle partage également une citation inspirante qui guide sa vie de chercheuse et d’entrepreneure.
Écologie et biologie : l’interview d’Anaïs Thomas, spécialiste des arbres
Vous êtes docteure en biologie et écologie. Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a poussé à réaliser un doctorat ?
Anaïs Thomas : J’ai toujours été fascinée par les sciences de la vie, c’était évident pour moi de faire un métier en lien avec la nature. Maintenant, ce n’était pas gagné ! Mon professeur de SVT au lycée était contre mon projet d’orientation du fait de « lacunes trop importantes malgré le travail » et que je devrais plutôt « aller en fac de psychologie » (je précise que je respecte mes collègues en SHS, que je rapporte uniquement les propos tenus par ce professeur !).
J’ai donc choisi de poursuivre en licence de biologie pour lui prouver que je pouvais le faire et que je pouvais, comme lui, être docteure. Cela étant, j’ai découvert les sciences forestières assez tardivement dans mon parcours mais j’ai tout de suite accroché. Donc j’ai naturellement poursuivi dans cette discipline.
Vos domaines de prédilection sont la biologie et l’écologie, avec un intérêt particulier pour les arbres. Pouvez-vous nous parler de votre recherche la plus passionnante dans ce domaine ?
Anaïs Thomas : J’ai adoré travailler sur la thématique de l’agroforesterie. Simplement, l’agroforesterie consiste à associer des arbres avec des cultures agricoles animales et / ou végétales. Il y a peu d’études sur le fonctionnement de l’arbre dans ces systèmes, il y en a beaucoup plus sur la partie agricole. On a pu mettre en évidence à plusieurs reprises l’intérêt de l’arbre en agroforesterie : productivité accrue avec une meilleure efficacité d’utilisation de l’eau et des nutriments, par rapport à la monoculture d’arbres. C’est fascinant, d’autant plus qu’aujourd’hui notre recherche fournit des indicateurs concrets aux agriculteurs. On est sur une thématique assez « appliquée », au carrefour de deux grandes disciplines : la foresterie et l’agriculture.
Pendant votre doctorat, vous avez réussi à publier quatre articles scientifiques tout en devenant maman de deux enfants. Comment avez-vous géré ces multiples responsabilités ?
Anaïs Thomas : On peut dire que mes trois années de thèse ont été mouvementées et riches en émotions. Si on m’avait dit que je porterais la vie deux fois au cours de ma thèse… S’il y a bien une chose que j’ai apprise ces dernières années, c’est que rien n’est impossible. Effectivement, ça n’a pas été facile tous les jours (et c’est encore le cas) mais il faut savoir s’organiser et maintenir les caps fixés. C’est un équilibre à trouver et maintenir.
Cet accomplissement en tant que docteure, femme et maman, je le dois à mes proches qui m’ont accompagnée pour en arriver jusqu’ici aujourd’hui. J’ai aussi eu la chance d’être encadrée et soutenue par mes deux directeurs de thèse. C’est important de le dire, car on peut lire et voir tellement de choses négatives sur l’encadrement / le déroulement de la thèse. Ça n’a pas été le cas pour ma part, j’en suis reconnaissante. J’ai eu la chance d’évoluer dans un environnement de travail stimulant, bienveillant et respectueux me permettant de m’épanouir tant sur le plan professionnel que personnel. Je suis une personne très organisée, avec l’arrivée de mes deux bébés, j’ai appris à l’être davantage.
Finalement, ça m’a permis d’être encore plus efficace dans mon travail. Enfin, il est important de reconnaître le soutien inestimable et la présence constante de nos partenaires. Je remercie mon meilleur allié dans la vie : mon mari adoré Jérémy.
Pouvez-vous partager un moment particulièrement marquant que vous avez rencontré pendant votre expérience de thèse ?
Anaïs Thomas : Un mois avant de soutenir ma thèse, ma fille était hospitalisée pour des problèmes de santé. Elle n’avait que 4 mois. J’étais désemparée. J’ai préparé ma soutenance à l’hôpital étant donné que je devais rester 24h/24h avec elle. Dans la recherche, on est essentiellement entourées d’hommes.
J’ai eu besoin de connecter avec des mamans, c’était nécessaire pour sortir la tête de l’eau. J’ai cherché du réconfort sur les réseaux sociaux et je suis tombée sur une maman avec qui j’avais beaucoup en commun et qui était ambassadrice pour une société connue de cosmétiques bio et vegan. J’ai saisi l’opportunité de devenir également ambassadrice : qui de mieux pour recommander des produits écologiquement responsables (testés et approuvés je tiens à préciser !) que La Docteure des Arbres ? La vie est faite d’obstacles, de rencontres et d’opportunités.
Aujourd’hui, j’aimerai à mon tour inspirer et aider d’autres femmes scientifiques et mamans à sortir la tête de l’eau à des moments moins sympathiques de la vie. D’être parents, ça a ses peines et ses joies.
Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui aspirent à poursuivre une carrière dans la recherche tout en équilibrant leur vie familiale ?
Anaïs Thomas : Le meilleur moment, que ce soit pour fonder sa famille ou commencer à entreprendre quoi que ce soit, ça n’existe pas. Il n’y a jamais un meilleur moment qu’un autre dans la vie. On apprend, on commet des erreurs, mais on s’adapte.
Enfin, pouvez-vous partager une citation inspirante que vous trouvez pertinente pour les chercheurs qui envisagent aussi de devenir entrepreneurs ?
Anaïs Thomas :
Le doute, c’est le cancer de l’esprit.
Cette citation peut paraître étrange, mais la majorité des scientifiques ont tendance à toujours tout trop intellectualiser, ou du moins à passer à l’action que lorsque toutes les planètes sont alignées, qu’on est sûr de maîtriser tout le sujet.
J’aime prendre l’image de deux jardiniers :
- Un qui arrive sur son potager, il prend son livre et il va étudier TOUT pour être l’as du jardinage. Il commencera à semer une fois qu’il aura tout appris… c’est-à-dire trois semaines, un mois après. Il connaîtra tout mais il n’aura rien récolté.
- Un autre jardinier qui va regarder comment planter les graines et qui va les planter ; il va ensuite regarder à quelle fréquence les arroser, et il va les arroser. Dès qu’il va apprendre quelque chose de nouveau, il va passer à l’action.
À la fin de ce même mois, on a un jardinier qui sait tout du jardinage, mais qui n’a rien récolté, et un jardinier qui est passé à l’action au fur et à mesure et qui a déjà récolté.
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