Bien Dans Ma Thèse : « Il est nécessaire d’informer sur le doctorat »

Bien Dans Ma Thèse : « Il est nécessaire d’informer sur le doctorat »

ITW Mathilde Maillard

Dans cet entretien, Okay Doc donne la parole à Mathilde Maillard, doctorante en impression 3D et fondatrice du projet Bien Dans Ma Thèse pour informer au mieux sur le doctorat.

Quels sont vos domaines de spécialité ?

Mes domaines de spécialités sont à cheval entre la science des matériaux, la biologie et l’ingénierie. Plus globalement le monde des biomatériaux et leur mise en forme par procédés de fabrication additive. 

Pouvez-vous résumer sommairement votre parcours de thèse ?

Mon parcours de thèse n’a malheureusement pas été idéal à cause de la pandémie. En revanche j’ai pu m’y épanouir pleinement puisqu’il a tout de même été riche en formations, en conférences et m’a également permis de réaliser une mobilité à l’impérial collège London pendant 5 mois.

Pendant mon doctorat j’ai également été représentante des doctorants au sein de mon laboratoire, puis de mon école doctorale et actuellement du conseil scientifique de mon institution (INSA de Lyon). 

Quels sont les principaux résultats de vos recherches ?  

Mes recherches avaient pour objectif la mise en forme de matériaux céramiques par la fabrication additive (impression 3D) pour des applications biomédicales (dentaires et/osseuses). Si l’impression 3D est une technologie « à la mode » dont on a beaucoup entendu parler pendant la pandémie, elle demeure une technologie difficile à utiliser puisqu’elle nécessite une pluridisciplinarité importante.

Dans le cas de la mise en forme de biomatériaux, il faut comprendre tous les paramètres permettant de réaliser des pièces qui seront à la fois bio compatibles (non toxiques pour le corps), ayant de bonnes propriétés mécaniques (dans le cas de prothèses) ou ayant des architectures complexes. Comprendre les relations entre tous les paramètres nécessaires et indispensables pour garantir une « bonne impression », voilà mon travail ! 

En 2020 vous créez une série de podcasts intitulée « Bien Dans ma Thèse », avant d’en faire une entreprise. Pourquoi ?

« Bien Dans Ma Thèse » était pour moi vraiment nécessaire afin d’informer sur le doctorat et de le valoriser par la suite. Lorsque j’ai voulu me lancer personnellement dans un doctorat, j’ai trouvé très peu d’informations en ligne, souvent des témoignages très négatifs et j’avais en tête énormément de clichés.

Les retours d’expérience sur la thèse accessibles et visibles pour tous étaient rares, c’est pourquoi j’ai senti qu’il y avait un vrai besoin. Comprendre ce que c’est un doctorat mais aussi comment se lancer, pourquoi, quand, avec quelles aides ? Il y a beaucoup de choses à savoir et à appréhender pour bien choisir sa thèse… et être bien dans sa thèse par la suite. 

Selon vous, comment pourrait-on rapprocher les mondes de la recherche et de l’entreprise ?

Pour rapprocher les mondes académique et industriel il faut d’abord mieux intégrer les jeunes docteurs dans les entreprises. Souvent, par méconnaissances de ce diplôme, les entreprises ne connaissent pas les compétences acquises pendant un doctorat.

De plus, il faut augmenter l’information auprès des doctorants concernant tous les débouchés professionnels qu’un doctorat offre, autre qu’une carrière académique. Valoriser ce diplôme passe avant tout par une prise de conscience des doctorants eux-mêmes sur leurs nombreuses compétences !

Enfin, je suis persuadée que ce rapprochement industriel et académique est encore trop « discipline dépendant ». Si en Science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) des efforts considérables sont faits, en Sciences humaines et sociales (SHS), nous sommes très loin de cette prise de conscience. 

Auriez-vous un ultime conseil à donner à toute personne voulant se lancer dans un doctorat ?

Avant de se lancer dans un doctorat, il faut avoir les bonnes informations en tête. Tout d’abord il faut comprendre ce qu’apporte ce diplôme du point de vue compétences et donc des métiers accessibles grâce à lui. Il faut avoir conscience qu’une thèse peut très bien se passer mais peut aussi mal se passer si les conditions autour ne sont pas favorables comme l’encadrement ou le laboratoire.

Bien se renseigner sur le diplôme lui-même est peut-être moins important que bien de renseigner sur la potentielle équipe encadrante. J’ai coutume de dire qu’un sujet de thèse reste un projet de R&D pendant 3 ans.

Par contre, bien choisir son équipe encadrante c’est primordial pour affronter une thèse dans les meilleures conditions possibles. Et pour se renseigner, les retours d’expériences sont là ! Contactez les doctorants vous-même ou bien écoutez les podcasts bien dans ma thèse.


Par Léo Olivieri, journaliste web et responsable de la newsletter Back To Science chez Okay Doc.



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