Europe : la recherche au service de l’environnement

Europe : la recherche au service de l’environnement

Interview - Environnement et Europe

Dans un monde où les défis environnementaux et climatiques exigent des solutions innovantes et collaboratives, l’expédition de Plankton Planet à bord de Persévérance représente une étape cruciale. Sous le parrainage de Catherine Chabaud, eurodéputée, découvrez comment la mission Persévérance, qui allie exploration polaire et étude de la biodiversité invisible, incarne une étape décisive vers une meilleure compréhension et protection de nos écosystèmes marins.

Comment l’Union européenne soutient-elle actuellement la recherche scientifique, en particulier dans les domaines de l’océanographie et du développement durable ?

Catherine Chabaud : La recherche scientifique dans le domaine de l’océanographie et du développement durable est soutenue via différents programmes du programme Horizon Europe et en particulier au travers de la mission “Starfish, Restaurer l’Océan les Mers et les Rivières”. L’un de ses principaux objectifs est la création d’un jumeau numérique de l’océan. 

Elle est également soutenue via le programme Copernicus d’observation satellitaire.

Quel impact la mission de Persévérance pourrait-elle avoir sur les politiques européennes liées à l’océanographie et à la protection des Océans ?

Catherine Chabaud : La Mission Plankton Planète sur Persévérance s’inscrit dans le cadre du soutien des sciences participatives promues par la Décennie des sciences de l’océan pour le Développement durable, lancée par les Nations Unies et que l’Union Européenne doit décliner là où cela se révèle pertinent. La mission P3 devrait inciter l’UE à en faire plus sur cette thématique des sciences participatives.

La Mission Plankton Planète sur Persévérance s’inscrit dans le cadre du soutien des sciences participatives promues par la Décennie des sciences de l’océan pour le Développement durable.

En quoi la science participative est-elle cruciale pour l’avenir de la recherche environnementale ?

Catherine Chabaud : Les scientifiques soulignent régulièrement que la connaissance passe par la collecte de données et dans le même temps la nécessité de multiplier les moyens de cette collecte. Les navires non-scientifiques peuvent compléter une flotte océanographique insuffisante et se révèlent être des plateformes pertinentes notamment quand ils naviguent dans des eaux peu fréquentées par les navires océanographiques. Cela passe bien sûr par la mise en place de protocoles d’observation et un travail étroit entre les navires d’opportunités et les laboratoires.

Les scientifiques soulignent régulièrement que la connaissance passe par la collecte de données et dans le même temps la nécessité de multiplier les moyens de cette collecte.

Comment les chercheurs peuvent-ils contribuer à sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux et climatiques ?

Catherine Chabaud : Les enjeux climatiques et environnementaux que vit l’humanité aujourd’hui supposent la mobilisation de tous, mais cela passe par de la pédagogie car nos actions doivent être guidées par la science. Beaucoup de scientifiques participent à cet exercice de pédagogie et de vulgarisation. La Plateforme Ocean et Climat que j’ai co-fondée il y a dix ans par exemple, s’est dotée dès l’origine d’un Conseil scientifique créé et longtemps animé par l’océanographe Françoise Gaill, qui fait partie des scientifiques qui ont contribué à ma compréhension des sujets et des enjeux.

Beaucoup de scientifiques participent à cet exercice de pédagogie et de vulgarisation.

Comment envisagez-vous la collaboration entre les secteurs scientifiques, économiques, politiques et éducatifs pour atteindre les objectifs de durabilité en Europe ?

Catherine Chabaud : Il est nécessaire de se doter d’outils qui permettent d’engager l’action au-delà de la compréhension des enjeux. Ce que les scientifiques appellent le « science to policy ». Il existe pour le climat avec les travaux du GIEC. Et c’est justement Françoise Gaill qui a eu l’idée d’un outil similaire pour l’océan : l’International Panel for Ocean Sustainability (IPOS) est un panel interdisciplinaire qui commence à réunir des scientifiques autour des enjeux de connaissance et de préservation de l’océan. J’y crois beaucoup et le soutiens depuis le début. Il devrait livrer ses premiers rapports à l’occasion de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan, l’UNOC 3 qu’accueillera la France en juin 2025.

Finalement, en quoi la mission Persévérance est-elle un modèle pour les futures initiatives en matière de recherche et de conservation de l’environnement en Europe ?

Catherine Chabaud : La Mission Plankton Planet sur Persévérance est l’un des outils qui peut permettre de faire avancer la science, notamment dans les régions polaires que le navire du programme Polar Pod de Jean-Louis Etienne fréquente depuis un an. Je rêve que l’UE se dote d’une flotte de navires océanographiques plus nombreuse et fédère tous ceux qui souhaitent participer à cette collecte de données indispensable à la préservation de l’océan, bien commun de l’humanité.

La Mission Plankton Planet sur Persévérance est l’un des outils qui peut permettre de faire avancer la science, notamment dans les régions polaires.


À propos de Okay Doc

Startup innovante, Okay Doc fait correspondre l’expertise des ingénieurs et des chercheurs (doctorants ou Phd) aux besoins opérationnels des organisations quelles que soient leur taille : Notre expérience nous permet d’offrir un service clé en main : sourcer, sélectionner et coordonner les chercheurs dans différentes disciplines pour réaliser un état des lieux de vos problématiques et les résoudre en s’appuyant sur l’expérience et des méthodologies universitaires innovantes.


Inscrivez-vous à notre newsletter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *